C’est la nouvelle série à CT, grâce à Kévin!

Je peux vous assurer qu’après avoir lu le 1er épisode (ci-dessous), vous n’attendrez qu’une chose: Pouvoir lire l’épisode 2 et 3 d’Objectif Seuil.

En cette période difficile j’ai décidé de me lancer un défi afin de garder un bon niveau de motivation. Comme je souhaitais améliorer ma vitesse sur 10/15km et ne pas être complètement à la masse à la fin d’un triathlon M, il fallait améliorer ma vitesse seuil.


J’écoute depuis plus de 1 an un podcast qui traite de la course à pied : « Dans la tête d’un coureur ». Et devinez quoi ?! En début d’année ils ont proposé un plan d’entrainement appelé « Objectif seuil ». Ce plan durant 3 mois est articulé en 3 périodes. Chaque mois nous avons 3 semaines de travail suivi d’une semaine plus « light » afin de réaliser un test pour constater les améliorations. Je vous emmène donc avec moi pour vivre (de l’intérieur) la séance test qui clôture le premier mois de travail : 3*3000m Récup : 1’

Samedi 10 avril 2021, 9h10
Ce matin je me sens un peu fébrile, comme à chaque fois que je me prépare pour une séance difficile. En effet 33000m avec seulement 1 min pour récupérer me semble être un vrai challenge. D’après l’entraineur avec qui je travaille ma vitesse seuil se situait il y a un mois entre 3’55/km (15,3km/h) et 4’03/km (14,8km/h), je me fixe donc comme objectif minimum de ne pas dépasser les 12’00 pour chaque 3000m soit 4’00/km. Etant de nature optimiste j’aime me fixer un second objectif plus ambitieux au cas où je serais en top forme : Aujourd’hui ce sera 3’50/km (15,6km/h) ce qui correspond à 11’30 pour 3000m. J’ai la chance de faire cette séance en présence de mon papa et de l’une de mes sœurs qui me suivront à vélo.

J’effectue ce test sur une route réservée aux piétions et aux cyclistes. Le point positif est qu’elle graduée tous les 100m (de 0 à 4000m) par un marquage au sol et est située derrière la cité de l’espace à Toulouse. Après un échauffement de 20’ + 10’ de gammes, un dernier « pipi de la peur » et un regard inquiet vers mes accompagnateurs, je me place sur la ligne de départ. C’est parti ! Les premiers 500m sont avalés en 1’45 soit 3’30/km, je suis parti BEAUCOUP trop vite !!! Je ralenti et passe au 1000m en 3’45. J’arrive à stabiliser mon allure et décide de faire confiance à mes sensations sans avoir à regarder ma montre. Le premier 3000m est réalisé en 11’33, 3 secondes de plus que mon objectif ambitieux et je me sens bien, vraiment bien, j’ai eu l’impression d’avoir été en contrôle total de mon allure sans aucune souffrance. Bon, la minute de récup est déjà presque écoulée, il faut se préparer pour repartir.

Je me lance donc sur le second 3000m avec une grande confiance en mes capacités à maintenir cette allure. Aucun souci jusqu’au 2000m quand tout à coup je me rends compte que j’ai chaud au niveau du visage et que je transpire abondamment. En effet à l’aller j’avais un petit vent de face qui me rafraichissais mais là sans vent j’ai chaud. J’essaie de faire abstraction de cette sensation, je reste concentré et j’avance. Bilan 11’35, c’est super, mais je commence à fatiguer et j’ai les jambes qui s’alourdissent. La minute de récup se termine et c’est reparti pour l’ultime 3000. Les bonnes sensations ont disparu et j’ai l’impression de faire un gros effort pour maintenir ma vitesse face à cette petite brise. Au 500m je regarde ma montre, 2’00 soit 4’00/km, coup dur pour le moral.

Je commence à douter et trouver des excuses « Ce foutu vent me ralentis ; Le parcours n’est pas complètement plat ; Je zigzag entre des marcheurs, etc… ». Je fais taire cette voix négative et décide de ne pas me laisser abattre. Je passe au 1000m en 3’45, oula j’ai un peu trop forcé là ! Je sens que je ralenti et que c’est dur, les derniers 2000m vont faire mal.

C’est à ce moment là que mon papa décide de m’encourager (à sa manière) : « Allez ! Tu ralentis là ! Tiens-toi droit ! Lève les genoux ! ». Je me redresse et me dit que 2000m ce n’est rien du tout ! Au 2000m je passe en 7’30, je viens de parcourir 1000m en 3’45, la confiance est de retour, j’ai un regain d’énergie et je sais que la fin est proche. J’accélère de manière progressive, puis 200m avant l’arrivée je donne tous ce que j’ai, sans sprinter. 11’08, je suis rincé mais super content de ma performance.

Bilan de la séance : Je suis passé par un certain nombre de sensations plus ou moins agréable (confiance, doute, chaleur intense…) mais j’ai réussi à faire abstraction et à finir la séance avec un bilan chronométrique remarquable (pour moi). 11’33/11’35/11’08 ce qui fait une moyenne de 11’25 sur les 3000m soit 3’48/km (15,77km/h). Ce mois de travail fut intense mais à clairement porté ces fruits. Je suis donc remonté à bloc pour attaquer ce second mois de travail avec comme séance test un 25000m prévu le 8 mai !

La suite au prochaine épisode… 🙂

  • Kevin Bardin