Un IMMENSE MERCI à Kévin de nous faire part de son challenge. Ci-dessous, le 2ème épisode d’objectif seuil 🙂

Objectif seuil ! Séance test de la 2nd période : 2*5000m récup. 2’

Cela fait maintenant 1 mois que la première séance test est derrière moi. Il s’est passé beaucoup de choses durant cette période, laisser-moi vous le raconter et vous emmener avec moi pour cette seconde séance test : 2*5000m Récup. 2’.


Ce second mois de travail fût très intense. C’est la première fois que je me sens vraiment en difficulté pour suivre un programme d’entrainement, tant sur le plan physique que mental. En effet les trois semaines de travail sont montées crescendo en termes de kilomètre parcouru, respectivement : 64, 77 et 80 km. J’ai malheureusement ressenti une gêne au genoux dû à ce fort kilométrage et aux séances difficile qui s’enchainaient. Le mental était mis à rude épreuve et la motivation baissait.

La séance la plus difficile dura 2h00 : 28km parcouru à une vitesse moyenne de 14km/h. Au pic de cette pyramide infernale je devais courir 10 minutes à 3’48/km et j’avais du mal à accrocher les 3’55/km, je n’ai donc pas réussi à suivre les allures préconisées. Juste après cette sortie j’étais dégouté et exténué. Il me fallut une bonne nuit de sommeil et une analyse objective des résultats pour me rendre compte de ce que j’avais accompli lors de cette séance (Record personnel du semi-marathon battus de 5mins et meilleur temps sur 15km & 10 miles).


La semaine de « récup » (avant la séance test) était la bienvenue. Je me suis reposé et je sens que mon mental s’est régénéré. Nous sommes le Samedi 8 mai 2021 et il est maintenant l’heure de voir ce que je suis réellement capable de faire.

Samedi 8 mai 2021, 7h50
Je viens tout juste de me réveiller je me demande bien ce que je m’apprête à réaliser. Pour remettre un peu de contexte, je suis en vacances depuis un peu moins de 12h et je n’ai aucune envie de m’infliger une séance difficile aujourd’hui. Je me lève en me disant : « Allez, après ça tu es en vacances, tout va bien se passer, que du bonheur ».


Je prends un petit, tout petit déjeuner, afin de ne pas avoir mal au ventre en courant (il ne manquerait plus que ça : Être malade lors de la séance) et réfléchis aux objectifs que je me suis fixés la veille. « Il y a un mois j’ai réussi à tenir une moyenne de 3’48/km sur 33000m donc pour 25000m ce sera 3’50/km minimum (19’10 au 5000m) et si il te pousse des ailes durant la nuit ce sera 3’45/km ce qui correspond à un temps de 18’50 au 5000m ».


Aujourd’hui je n’ai pas d’accompagnateur car il fait trop « moche ». En effet, la Normandie est fidèle à ces habitudes : Temps nuageux sans pluie mais avec BEAUCOUP de vent. Ce dernier risque de compromettre mes velléités mais avec mon optimisme légendaire je me dis que le premier 5000m sera difficile (circuit un peu vallonné et en partie vent de face) et que le second ne sera que du bonheur puisque j’aurais le vent ¾ dos.


Après un échauffement rigoureux de 20’ + 10’ de gammes, j’enfile mes chaussures de compétition à plaque carbone (elles n’ont pas beaucoup servi en 2020, ni 2021 d’ailleurs) et je me place sur la ligne de départ.
Lets go ! Aujourd’hui je n’ai pas la chance de courir sur une route avec un marquage au sol, il faut donc se fier à mes sensations et à ma montre. Le premier km « bip » en 3’55, soit 5 secondes de retard, pourtant j’ai l’impression de forcer. A ce moment là j’arrive sur un faux plat montant avec un super vent de face, je force vraiment et regarde ma montre, vitesse instantanée : 4’10/km, j’en remets une couche pour maintenir un minimum de 4’00/km. C’est à ce moment-là que je me dis 3 choses :


1- Je suis en train de me cramer pour la suite et je n’ai fait que 1,25km.
2- Qu’est-ce que je fou là ?! Je ne pouvais pas rester au lit ce matin ? Je suis en vacances, merde !!!
3- Quelle idée de faire cette séance sur ce terrain et avec cette météo ?

Je me ressaisis et pense au fait qu’après la montée il va y avoir une belle descente vent de face, j’en profiterais pour allonger la foulée et rattraper mon retard.


Le second km « bip » en 3’57, c’est une déception aux vues de l’effort fournie mais la descente arrive. Enfin je vais pouvoir me relâcher, ou pas ! Impossible de passer sous les 3’50 dans la descente, le vent est trop fort. C’est à ce moment précis que je fais le deuil de mes objectifs sur ce premier 5000m, je veux juste limiter la casse sans trop me fatiguer car il y en a un second après.
Je termine le 5000m en 19’35, soit 25 secondes de plus que mon objectif minimal. Contre toute attentes je ne suis pas déçus, j’ai été généreux dans l’effort et c’est ce qui compte. Maintenant il va falloir voler sur le second avec le vent ¾ dans le dos. J’effectue la récup de 2’ en marche rapide afin d’éviter de reprendre dans une côte. Une pensée positive me vient alors à l’esprit : « Ça ne peut pas être pire et maintenant le vent va t’aider sur une partie du parcours. De plus le terrain est plat ! ».

Je me lance tout feu tout flamme sur le promenoir d’Agon Coutainville (voir Photo) et là, je vole ! Plus aucune résistance au vent. Malgré tout, mes jambes sont un peu lourdes mais rien de bien gênant. J’effectue les deux premiers kilomètres comme un métronome en 3’45/km. Je me surprends même à regarder les baigneurs matinaux et à les envier d’être dans l’eau. Ce moment d’égarement m’a vraiment fait du bien, surtout que le chrono n’a pas été affecté.


Dans le centre-ville, il faut zigzaguer entre les piétons et les voitures. J’arrive en même temps qu’une voiture à un croisement, j’ai la priorité mais la conductrice me regarde et me coupe la route avec un grand sourire, je m’arrête in extrémis ce qui me permet de ne pas finir sur son capot, je perds ici quelques précieuse secondes, je refoule le juron qui allais fuser et décide de le transformer en énergie positive pour relancer et rattraper mon retard induit par cette mésaventure. Je fini ce 3ième km en 3’45, je réalise qu’il est possible de valider mon objectif le plus ambitieux ! Je relance mais le 4ième km est dans la ligné des précédents 3’45. Je commence à vraiment fatiguer mais je ne lâche rien car il ne reste qu’un kilomètre. Sur les 400 derniers mètres j’allonge la foulée et fini le 5ième km en 3’45. Là je me dis que ma montre a beuguer mais le résultat tombe : 5000m en 18’50 (objectif le plus ambitieux valider !) pourtant j’étais certain d’avoir accélérer sur le dernier km, finalement j’ai tout juste réussi à maintenir l’allure, je suis aller au bout de l’effort.

Bilan de la séance : 2*5000m en 19’35 et 18’50 ce qui fait une moyenne de 19’07. Mon objectif était de faire moins de 19’10, donc l’objectif est rempli. Il aurait été possible d’aller plus vite sur un terrain plat et sans vent mais je suis satisfait de ma performance. Maintenant repos car il reste 1 mois de travail avant le dernier test : 15km à bloc (AIE ça va faire mal !).

On se retrouve le 5 juin pour le dernier épisode d’objectif seuil.