En tant que Novice en triathlon (un an d’expérience) j’espère que le debriefing de ma course ci-dessous puisse peut-être aider de futurs triathlètes de mon niveau pour les futurs Embrunman.

Avant tout, un grand merci aux organisateurs, arbitres, bénévoles et au public pour cet embrunman du 15 août 2019 qui fût top : l’ambiance, la victoire d’un Français et grâce à eux j’ai pu réaliser un rêve d’enfant.

Apres 37 semaines de préparation…
Levé 3h45 pour un départ vers le plan d’eau à 4h30.

J’ai jusqu’à 5h45 pour me préparer : réglage du vélo, rangement du matériel par disciplines pour faciliter les transitions… tout doit tenir dans une caisse rangée sous la chaise à la demande des arbitres.
5h30, pause technique après 15mn de queue. Puis mise en place de la néoprène.
5h45, on nous appelle. 5h50, départ des femmes.
6h : go ! 1200 personnes dans l’eau en train de se faire un passage. Certains usent des poings ou attrapent les jambes. Bref…
Je préfère m’arrêter pour prendre les extrémités du parcours et retrouver mes esprits. Au final, je fait 4.000m en 1h23.

C’est le moment de la 1ère transition, j’ai froid et il faut enlever la néoprène. De nouveau, pause technique… j’ai la mauvaise idée d’aller aux « WC » avec ma combinaison. Du coup, pas évident de l’enlever dans cet espace restreint qui tangue dans tous les sens (j’avais peur que je me renverse avec et avec ce qu’il y a dedans…….).

La transition va prendre 12mn. Je prends volontairement le temps pour profiter de chaque instants.

C’est le moment du vélo où mon atout est la grimpette.

Après 400m de plat (les seuls), j’enchaîne la route des Puys. Puis, descente vers savine le lac et enchaînement de montées et de descentes en repassant par Embrun, les Balcons de la Durance, passage des gorges du Gil puis… ascension du col de l’izoard pour arriver à 12h10 avec une montée du col en 1h12.
Au sommet, je m’arrête et profite du moment pour profiter du lieu. Je m’installe 15 minutes avec des touristes (surpris de me voir) autour d’une table et nous discutons de tout et de rien…

C’est l’heure de s’y remettre.
Je commence la descente, avec le même état d’esprit : profiter du moment et conserver de l’énergie pour le marathon en mangeant et en buvant toutes les 30mn…

J’arrive à Briançon puis direction Puy st Vincent avec des enchaînements de montées et de descentes. Au Vigneaux, direction l’argentiere pour l’ascension de Pallon (2km à +13%), ça pique ! Descente vers l’aérodrome.

Il reste une trentaine de km avec toujours des montées et des descentes. Enfin, dernière difficulté avec l’ascension de Chalvet où il faut garder du jus pour le marathon.
Dernière descente et arrivée au parc à velo. Au même moment, le vainqueur passe la ligne d’arrivée…

8h11 de velo avec 3.600m de dénivelé positif. Ravi de mon temps malgré ma pause en haut de l’Izoard.

La 2e transition va durer 18mn. Trop long mais j’étais toujours dans le même état d’esprit : profiter du moment. Ce que je dis à un arbitre qui me regardais sur ma chaise.
Et j’avoue, je n’ai pas refusé le massage aux jambes d’étudiants en kinésithérapie…

Le marathon commence (il y a 400m de dénivelé à faire sur 42km et sur un parcours de 3 boucles). Même état d’esprit, prendre du plaisir sans objectif temps.

Je décide la stratégie suivante : marcher rapidement dans les côtes et à l’approche des ravitaillements (1er tour en 1h28 et les 2 autres en 1h39).
1er tour, les jambes sont là mais elles vont me perdre ainsi que l’appétit au fils des km.

Je profite des encouragements du public et de ma famille qui me boostent afin de ne pas marcher en dehors des ravitaillements et des côtes.

Au fond de moi, je voulais tout de même être sous les 15h mais au début du 3e tour, je me trompe dans mes calculs et pense finir en 15h15 (certainement la fatigue).
Je fais tout pour prendre du plaisir et profiter du moment présent afin d’éviter de faire de la performance et brûler de l’énergie sans connaître mes capacités sur cette distance.

La ligne d’arrivée arrive au bout de la route et attends mes trois enfants pour franchir la ligne avec eux. Je ne les vois pas et finis donc seul les 500 derniers mètres en versant ma larme et suis aussi surpris de mon temps : 14h51.

L’émotion gagne et je réalise un rêve d’enfant